Actuaire Consultant spécialisé dans les captives de réassurance – Marsh France
Avant la prépa
J'intègre la prépa MP à Camille Vernet en 2014 après un bac S spé ISN. Je n’étais pas encore fixé sur ce que je souhaitais faire à titre professionnel et ayant une appétence pour les maths, la prépa semblait toute indiquée. Mes frères et sœurs ayant également suivi un cursus de classe préparatoire, j’y allais en sachant à quoi m’attendre.
Par ailleurs, se laisser 2 ans de plus afin de mieux cerner la voie à suivre tout en acquérant de solides méthodes de travail en faisait un choix solide.
Pourquoi Camille Vernet ?
En toute honnêteté, il ne s’agissait pas de mon premier choix, étant originaire de Grenoble Champollion était plus facile d’accès. Toutefois, en raison du niveau relativement élevé demandé à l’entrée, j’ai intégré Camille Vernet en tant que second choix.
Je dois dire avec du recul que c’était beaucoup mieux adapté à mon tempérament et mes capacités, le rythme étant moins violent que dans d’autres prépas, avec une bonne pédagogie, le tout en préparant à de bons concours tant que l’on ne vise pas l’ENS ou l’X!
J’ai d’excellents souvenirs de mes deux années à Camille Vernet, et j’ai également eu la chance de rencontrer des amis que j’ai toujours aujourd’hui.
Ce que j'en ai retiré
Je dirais que la prépa m’a apporté une importante capacité à construire des raisonnements, qui me sert encore énormément aujourd’hui dans mon travail. Je n’ai pas la fibre ingénieur, et pourtant, c’est au moins aussi important dans les métiers matheux de l’économie que de savoir aborder un problème avec un œil neuf et d’y apporter des solutions qui ne sont pas forcément évidentes.
La prépa apprend la débrouillardise, l’adaptation et l’optimisation, parce que l’on doit absorber des quantités énormes de connaissance en très peu de temps il faut trouver des ressources autres que le simple bûcheronnage qui seul ne peut suffire à traverser ces années d’études.
La prépa apprend également à ne pas se décourager en cas d’échec par les nombreuses occurrences d’évaluation, particulièrement à Camille Vernet elle n’est en aucun cas punitive mais davantage dans l’accompagnement afin de rebondir en cas de difficultés à un instant T.
L'ambiance à Camille Vernet ?
Très bonne ! Mais elle dépend forcément de chacun et des groupes qui se forment également, on reste loin d’une ambiance malsaine ou surcompétitive, j’ai le souvenir d’une classe plutôt axée sur l’entraide et la bienveillance.
La suite de mes études
J’intègre l’ISFA (Institut des Sciences Financières et d'Assurances) dès l’issue de ma 3/2 via la banque de concours BECEAS, qui était l’école que je visais. L’actuariat étant principalement centré autour des maths, avec tout de même un pied dans le monde économique actuel, il s’agissait pour moi de la suite logique de mon parcours académique.
L’ISFA est une école avec une ambiance très différente (exit la fibre ingénieur !) et, malgré une L3 qui s’inscrivait dans une relative continuité de la prépa, des matières très vite davantage axées sur les probabilités et autres théories financières et actuarielles.
Une année de licence puis deux de Master à l’issue desquelles j’ai rédigé un mémoire d’actuaire, permettant notamment de valider l’acquisition du titre d’actuaire en plus du diplôme de Master.
Si les connaissances accumulées en prépa n’étaient pas particulièrement en lien avec les sujets abordés dans mon école, les méthodes de travail sont restées, notamment en mathématiques, et m’ont permis d’aller au bout de mon cursus universitaire.
La formation de l’ISFA est principalement axée sur la culture assurantielle et financière ainsi que les théories développées notamment au XXème siècle sur les méthodologies permettant notamment la tarification en assurance, particulière puisqu’il s’agit de mettre un prix sur une prestation dont on ne connaît pas la nature exacte à l’avance.
La formation permet d’avoir un niveau de mathématiques avancé dans le domaine des probabilités, et permet d’élargir ses connaissances économiques pour ces métiers techniques du tertiaire.
Mon parcours professionnel
J’ai eu la chance de pouvoir réaliser ma deuxième année de Master en alternance au sein d’Actuelia, cabinet de conseil en Actuariat spécialisé dans les mutuelles et sociétés d’assurance de petite et moyenne taille. J’ai fait mon stage de M1 chez eux également et ai travaillé sur des problématiques assez diverses, axées notamment sur les obligations règlementaires de calcul auxquelles doivent répondre les sociétés d’assurance.
J’ai effectué mon premier CDI chez eux puis j’ai décidé de prendre une année de césure en mars 2021, notamment suite au COVID.
En avril 2022, j’ai pu rejoindre Marsh McLennan France au sein d’une équipe d’actuaires en reconstruction, spécialisée dans les captives de réassurance. Il s’agit en fait des groupes industriels, financiers et technologiques qui créent une filiale permettant d’assumer une partie des risques de la société mère.
Les sujets se sont donc centrés davantage sur l’optimisation de structure d’assurance, d’études de risques extrêmement différents et parfois très spécifiques (sujets sur lesquels très peu de documentation et de travaux existent aujourd’hui), et aussi sur le suivi règlementaire des structures ainsi créées. Un des avantages est de côtoyer les comités de direction d’importants groupes européens et d’en constater les problématiques, principalement économiques certes, mais aussi parfois politiques ou opérationnelles.
Mon travail est principalement en bureau, à la fois auprès des autres lignes techniques de Marsh mais aussi auprès des clients directement. La diversité des entreprises suivies et des missions permet d’éviter le côté routine, et la technicité des missions valorise énormément les initiatives personnelles, ce qui donne la sensation d’apporter une réelle plus-value auxdites missions.
La pédagogie, sur laquelle j’avais déjà beaucoup évolué au sein d’Actuelia, est toujours aussi importante notamment pour le métier d’actuaire, puisque nous sommes constamment amenés à expliquer des travaux assez complexes, reposant sur des bases mathématiques précises, à des personnes n’ayant que très peu voire pas de connaissances dessus. C’est une facette du métier qui plutôt intéressante, et permet de toujours avoir le côté social du travail, en plus de l’expertise technique nécessaire pour être pertinent dans les explications.